Granulomatose éosinophilique avec polyangéite (Churg-Stauss)
Granulomatose éosinophilique avec polyangéite (Churg-Stauss)
La granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA) est une maladie très rare qui fait partie du groupe des vascularites systémiques et qui affecte les vaisseaux sanguins de petit et moyen calibres.
Cette maladie se caractérise, par rapport aux autres vascularites, par l’existence d’un asthme, survenant tardivement dans la vie, ou qui est plus ancien et s’aggrave de façon inexpliquée. Il s’y associe une augmentation dans le sang du nombre d’un certain type de globules blancs, les polynucléaires éosinophiles. La GEPA évolue de façon schématique en 3 phases successives : une première phase dite « allergique » (asthme, rhinite allergique), une seconde dite « hyperéosinophilique » (augmentation des polynucléaires éosinophiles dans le sang) et enfin une phase de « vascularite » à proprement parler. Tous les patients ne passent cependant pas aussi schématiquement par chacune des ces 3 phases. En l’absence de traitement, la GEPA peut toucher n’importe quel organe du corps, notamment les poumons, le cœur, les nerfs, la peau, le tube digestif, les reins, les yeux, les muscles, les articulations et, plus rarement, le cerveau.
On ne connaît pas la cause exacte de cette maladie, et il n’y en a probablement pas qu’une seule. On sait par contre qu’elle n’est pas contagieuse.
La GEPA peut survenir à tout âge. Cependant, elle se révèle surtout chez l’adulte âgé de 35 à 45 ans, aussi bien homme que femme.
Les symptômes et leur nombre sont très variables d’un patient à l’autre, en fonction des organes atteints et du stade évolutif de la maladie. Durant les premières phases de la maladie, la grande majorité des patients souffrent d’asthme, dont le contrôle est difficile malgré la prescription de différents traitements inhalés (en spray). Par la suite, on peut observer un amaigrissement, une fatigue générale, de la fièvre, une toux, des éruptions cutanées urticariennes, une sinusite ou de douleurs sinusiennes. Ces symptômes peuvent persister ou s’aggraver durant la phase de constitution de la vascularite, de même que des douleurs abdominales, l’émission de sang dans les selles, un essoufflement au moindre effort, des douleurs dans la poitrine, dans les muscles et les articulations, des impressions de fourmillements ou d’anesthésie dans les mains ou les jambes, des troubles visuels et/ou une confusion mentale.
Le diagnostic de GEPA est difficile et ne peut souvent être fait que plusieurs semaines ou mois après l’apparition des premiers symptômes. Ceci s’explique par l’extrême rareté de la maladie, alors que la maladie asthmatique est très fréquente, par la grande variabilité des signes cliniques d’un individu à l’autre, et par l’absence de test biologique spécifique. La combinaison, chez un même patient, d’un asthme rebelle, d’une hyperéosinophilie sanguine et d’antécédents d’allergies ou de problèmes de sinus doit certes faire évoquer le diagnostic, mais cela ne suffit pas. Le diagnostic doit dans l’idéal être confirmé par la biopsie d’un tissu ou d’un organe atteint, notamment des poumons. Des auto-anticorps dirigés contre le cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (les ANCA) peuvent être détectés dans le sang de 35 à 50% des patients.
Plus de 80% des patients, traités de façon adaptée, sont vivants 5 ans après le diagnostic (c’est ce qu’on appelle le taux de survie à 5 ans). La rémission est obtenue chez la plupart des patients, même si de petites rechutes peuvent survenir par la suite. Un suivi prolongé par des médecins spécialistes est donc nécessaire.